« La vengeance est un plat. » est une adaptation éclairée, métaphorique et très personnelle de « Titus Andronicus » de William Shakespeare.
C’est une revue ténébreuse et désinvolte qui interroge les contradictions et la nécessité de la chose théâtrale, sans sociologue, sans faux jeunes qui dansent sur de la techno au milieu du brouillard…
C’est comme dirait Pacôme Thiellement qui participe à ce projet : « la blessure de chacun qui est portée par tous, la joie de chacun qui est portée par tous. »

Parce que dans Titus Andronicus il y a du scandale à gogo
Parce que on y verra le vengeur masqué du théâtre français
Parce que cette tragédie forme un cercle
Parce que les parents y sont sacrifiés
Parce que le clown est pendu
Parce que Titus Andronicus se fonde sur l’horreur
Parce qu’il faut aimer le grand guignol pour supporter cette violence
Parce que les enfants y sont sacrifiés
Parce qu’il s’agirait d’une des premières œuvres de William Shakespeare
Parce que à la même époque on faisait des combats d’ours dans les théâtres
Parce que Shakespeare n’en serait pas l’auteur
Parce que les femmes y sont sacrifiées
Parce que ça ressemble à une peinture de Goya
Parce qu’il y a des moments de bravoure pour les acteurs
Parce que c’est de la poésie
Parce qu’il y a de la beauté dans l’effroi
Parce que comme disait la reine de cœur dans Alice « Qu’on leur coupe la tête »
Parce que les histoires de pouvoir sont grotesques
Parce que les hommes y sont sacrifiés
Parce qu’autant de barbarie confine au burlesque
Parce que la figure du héros est ratatinée
Parce qu’il y a des crimes sanguinolents
Parce qu’il y a des rois et des reines
Parce que ça parle de justice, de politique et de vengeance
Parce que tous les héritages sont lourds
Parce qu’il faut continuer à faire du théâtre
Parce que le trouble et la confusion entourent la paternité de cette pièce
Parce que lors de sa création elle fût le plus grand succès populaire de Shakespeare
Parce qu’elle choqua les critiques
Parce qu’elle n’était pas conforme aux canons du goût classique
Parce que comme on le dit toujours de toutes les vieilles pièces, c’est une pièce moderne
Parce que le monde est comme Titus Andronicus, plein de violence, de haine, de cruauté et de souffrance
Parce que la drôlerie de ce désespoir et de cette folie pourrait inventer un cirque mental et esthétique
Parce que finalement il n’y a aucun art possible avec les bons sentiments.

Pour toutes ces raisons, on va le faire.