Notre goût un peu élémentaire du gros blasphème a été nourri par la puissance de charme du cabaret : L’épicerie du mystère, la prodigieuse volée de formes ampoulées, l’excentricité sportive, la propagande de l’originalité et du divertissement, l’élégance confinée, la poursuite, le culte de l’instant ; le tout, à nuitée. Pour la énième fois, Houdini est enchaîné, cadenassé, plongé dans l’aquarium puis recouvert d’un velours sombre.
En repoussant les limites, il apprivoise le réel, et conjure la mort.
Une fois le rideau tiré on le retrouvera enchaîné et cadenassé, noyé au fond de son bocal.
On enchaîne ! Changement de tableau. Place à Pilou le chien-sorcier et son fameux tour «Monte là- dessus».
Le rideau s’ouvre sur un salon chaleureux. Quelle atmosphère… On se régale d’avance !
Malgré ses faux airs de «tiroir du monde», ce salon ne serait-il pas au fond le bout de la trajectoire de l’action fulgurante, l’arrivée dans un bled paumé entre cul-de-sac et cambrousse psychologique. Une sorte de rotary-club du mystère, tout simplement.